L’agriculture de demain doit relever un des grands défis de notre époque qui est l’augmentation constante de la population. En France, les surfaces agricoles cultivées occupaient 34 millions d’hectares en 1950 contre seulement 27 millions d’hectares en 2016. Les agriculteurs se trouvent donc confrontés à la nécessité de produire davantage avec moins de surfaces cultivables. De plus, les attentes actuelles réclament de respecter l’écosystème agricole tout en maintenant et en augmentant les performances visant un objectif ambitieux qui est l’indépendance alimentaire en développant les cultures saines, respectueuses et pérennes sur les territoires. Pour éviter les risques phytosanitaires sur les productions et ainsi répondre au besoin alimentaire croissant, les cultures utilisent régulièrement des produits phytosanitaires. Au vu des préoccupations croissantes soulevées par cette utilisation toxique massive en Europe, il devient de plus en plus urgent de développer des solutions alternatives écologiques. Parmi elles, on retrouve l’utilisation de produits de biocontrôle, c’est-à-dire de produits phytopharmaceutiques dont la substance active est d’origine naturelle, ou encore des méthodes de lutte alternative. Le biocontrôle représente actuellement 8% du chiffre d'affaires de la protection des plantes, soit un total de 170 millions d'euros. Ce chiffre a augmenté de plus de 20% sur les trois dernières années. A l'échelle mondiale, le marché du biocontrôle est de 3,6 milliards d'euros. Enfin, les préoccupations des consommateurs ont profondément évolué. En particulier, l’inquiétude liée à l’environnement et aux risques sanitaires a augmenté : 74 % des Français pensent, en 2019, qu’il existe des risques alimentaires contre 55 % en 1995. Cette inquiétude participe au développement de « nouveaux modes de consommation ». Parmi les risques alimentaires, la présence de pesticides est la première peur, en hausse importante, devant la présence d’un trop grand nombre d’additifs dans les aliments transformés. Le projet (Ré)Génération Fruit s’inscrit sur le marché très dynamique de la pomme. L’Europe est l’un des premiers producteurs de pommes au monde, avec plus de 11,7M de tonnes produites en 2020. La France est le troisième producteur européen de pommes avec près de 1,375 millions de tonnes en 2021. En termes de consommation, la pomme est le fruit le plus consommé dans le monde, avec une consommation européenne estimée à 15,7kg/an par habitant en 2030, soit 1kg de plus qu’en 2019. En France, les habitants consomment jusqu’à 25kg de pommes par an. La pomme représente ainsi 17,7% des parts du marché français des fruits en volume. De ce fait, le marché national des pommes est un secteur très important, qui s’élève à environ 700 millions d’euros. Dans ce contexte, les itinéraires techniques de culture doivent notamment être repensés, pour qu’ils soient à la fois plus respectueux de la santé et de l’environnement, tout en renforçant la performance économique des filières, la qualité de vie au travail et la qualité nutritionnelle et organoleptique des produits proposés aux consommateurs. De nouvelles solutions innovantes doivent donc être expérimentées, aussi bien en verger qu’au niveau des stations fruitières pour limiter les effets néfastes des nuisibles et des maladies, tout en maintenant et objectivant les qualités organoleptiques et nutritionnelles des pommes, pour le bien et le plaisir des consommateurs.

Proposer un itinéraire de production durable, respectant l’ensemble de l’écosystème, tout en assurant la pérennité des exploitations arboricoles Améliorer et préserver la vie des sols par des pratiques agroécologiques adaptées Renforcer la capacité des végétaux à activer leurs défenses immunitaires et à anticiper les attaques de ravageurs et maladies Réduire l’utilisation de produits phytosanitaires par la recherche et le développement de techniques et technologies alternatives combinées Designer des agroécosystèmes « verger », capable de promouvoir la biodiversité fonctionnelle réellement efficace et capable d’avoir une régulation climatique positive à moyen terme Produire des fruits aux valeurs nutritionnelles et organoleptiques ; contrôlées et objectivées, en lien avec les pratiques culturales innovantes Réduire les pertes de fruits, du verger à l’assiette