La pollution plastique menace la durabilité des systèmes de culture, avec d'importants coûts environnementaux et économiques pour l'agriculture. Il existe deux sources principales de plastiques dans les sols agricoles : 1) le paillage avec des plastiques dits biodégradables (acide polylactique, PLA) et 2) l'application d'amendements organiques provenant de déchets organiques. Les plastiques sont constitués de polymères mélangés à des additifs (par exemple, des colorants ou une protection contre les UV). Plus de 900 additifs sont autorisés dans l'UE. La production mondiale de plastique s'élève à 359 millions de tonnes par an, avec une moyenne de 7 % d'additifs, soit 25 millions de tonnes. Si 25 % des plastiques finissent dans les sols et les océans, cela implique qu'environ 5 à 8 Mt d'additifs potentiellement dangereux menacent la vie et la biodiversité. C'est un chiffre considérable, qui dépasse de loin les 4 Mt de pesticides appliqués chaque année dans le monde. Dans ce projet, nous mettons l'accent sur la dimension cocktail de contaminants de la pollution plastique.

Considérant les multiples facettes de la pollution plastique (cocktails de contaminants comprenant des additifs et substances non intentionnelles, apportés seuls en paillage ou mélangés à des matières organiques résiduelles dans les amendements), les ambitions de ce projet sont de prouver l'existence et d'évaluer l'étendue de cette menace et de proposer des moyens pour y remédier afin d'éviter des destructions environnementales potentiellement dramatiques et les énormes coûts économiques associés à la dégradation des sols due aux plastiques.