L’utilisation en viticulture depuis plus d’un siècle de la bouillie bordelaise et d’autres produits phytosanitaires organiques comme fongicides pour lutter contre le mildiou a entraîné l’accumulation dans les sols viticoles de fortes quantités d’éléments traces métalliques. Ces traitements à base principalement de cuivre sont encore utilisés que ce soit en agricultures biologique, raisonnée ou conventionnelle. C’est d’ailleurs la seule alternative actuellement utilisable en viticulture biologique, pour lutter contre cette maladie. Bien que les quantités appliquées aient diminué, les concentrations en cuivre dans les sols viticoles restent importantes. C’est d’ailleurs un facteur de toxicité pour le vignoble, pour l’ensemble des organismes vivants du sol et pour notre ressource en eau. En effet, cette pollution cuprique n’est pas circonscrite au niveau des vignobles mais se retrouve également dispersée dans l’environnement lors du lessivage par les pluies des plants et des sols. Cela entraîne une pollution des eaux de drainage et de percolation et in fine une augmentation des teneurs en cuivre dans les cours d’eaux. On le trouve également dans les organismes vivants du sol qui sont d’ailleurs moins importants dans les sols fortement impactés par la présence de cuivre, ce qui potentiellement contamine toute la chaîne alimentaire. La réduction des effets secondaires des produits phytosanitaires sur l’environnement est un enjeu important pour notre société et un point majeur du Grenelle de l’environnement et de la politique santé et environnement de la Région Centre-Val de Loire. Le projet REVIVIFI vise à valoriser et utiliser les co-produits biosourcés de la viticulture (sarments, marc, pépins de raisin), transformés par pyrolyse à forte température en amendements carbonés et biohuiles qui serviront d’une part à stabiliser les fortes concentrations en cuivre présentes dans les sols viticoles et d’autre à traiter la vigne contre les attaques cryptogamiques. En outre, le traitement thermique des sarments rendra les amendements stériles des maladies potentiellement encore présentes lors du broyage des sarments sur place. Cela permettra d’une part le maintien d’une viticulture durable et de qualité, la mise en place d’une économie circulaire et d’autre part cela préservera la qualité de notre ressource en eau dans une perspective mondiale de changement climatique.

Les expériences seront réalisées à partir de terroirs viticoles choisis en Région Centre-Val de Loire, dans des zones présentant des sols dont l’historique des apports d'intrants (taux de cuivre) est contrasté. Des expériences seront tout d'abord menées en laboratoire pour caractériser les sols étudiés et ensuite différents produits carbonés et biohuiles seront testés afin de stabiliser le cuivre polluant majeur des sols viticoles et de lutter contre le mildiou en particulier. Ces produits carbonés seront produits à partir de coproduits de la vigne et de la vinification. Enfin, des études en conditions contrôlées, à l'échelle de pilotes, permettront de valider les solutions proposées en laboratoire. Les études prévues dans le cadre du présent projet seront conduites autour de 4 tâches opérationnelles. L'approche choisie sera basée sur un couplage entre expérimentations au laboratoire et essais en conditions contrôlées.