L’alimentation ne représente pas moins de 54% des charges d’approvisionnement des exploitations « Bovins lait » en Auvergne-Rhône-Alpes, 4ème région en France pour le lait livré à l’industrie, 1ère région pour le lait transformé à la ferme et qui fournit 42% du tonnage national de fromage AOP et IGP. La supplémentation en oligo-éléments de la ration de base est pratiquée pour améliorer la productivité et garantir les besoins physiologiques des animaux. Elle n’est cependant pas optimisée par méconnaissance de la composition minérale des fourrages, alors qu’en trop faibles quantités, les apports en zinc, cuivre et manganèse peuvent nuire à la santé des animaux et à la productivité des élevages ; et en doses trop élevées, ils induisent des surcoûts inutiles et engendrent des rejets excessifs qui polluent l’environnement. Le cuivre est par ailleurs un élément-trace métallique dont le métabolisme chez le bovin est peu maîtrisé. Il est dépendant de la présence très variable d’antagonistes alimentaires dans les fourrages et l’eau d’abreuvement. Les formes d’apport du cuivre dans les aliments minéraux distribués aux vaches laitières ont des biodisponibilités inconnues. Du fait de ces pratiques, les cas de toxicité au cuivre dans les troupeaux laitiers sont en augmentation.

DEMELA vise à offrir aux éleveurs des formules nutritionnelles pour une alimentation minérale performante et de précision en développant de nouvelles formules d’oligo-éléments hautes performances, ajustables à la composition des fourrages, qui seront analysés in situ par une méthode de caractérisation innovante. Pour cela, trois briques technologiques doivent être maitrisées. Premièrement, il s’agit de valider une nouvelle méthode analytique portative permettant de quantifier la composition minérale des fourrages produits dans des élevages laitiers représentatifs de la Région AURA puisque les techniques actuelles sont trop onéreuses pour des analyses de routine. Deuxièmement, les effets d’une supplémentation avec des nouvelles sources d’oligo-éléments, dont les doses auront été adaptées aux fourrages des exploitations, seront mesurés dans un échantillon d’élevages laitiers représentatifs de la population en AURA. Troisièmement, la biodisponibilité d’une nouvelle source de cuivre chez des bovins expérimentaux est évaluée dans des conditions représentatives de la Région pour garantir les performances des nouvelles formules de supplémentation développées dans le cadre de ce projet.